Ma perception se brouille. Après plusieurs heures de marche j’arrive au pied de cet immense plateau. Cette semaine de trekking, dans la chaîne montagneuse des Dolomites en Italie, m’a demandé de puiser dans mes réserves physique. Situé à 2 000 mètres d’altitude, l’oxygène commence à diminuer. Mes repères se brouillent. J’ai le sentiment que la montagne se redresse sur mes derniers pas. Elle me donne l’impression de se replier sur elle même. Cherche t elle à réserver ses secrets aux plus courageux d’entre nous? Au milieu de ce grand plateau la motivation m’échappe. Mais c’est en observant cette même nature qui repousse mes limites que j’y vois les derniers signes d’encouragements. Ces pics rocheux, taillés comme des flèches et m’indiquant la direction à prendre pour que enfin, la magie de cette montagne, me soit révélé. Les derniers mètres sont accomplis. Me voici au bord de cette immense montagne baptisé Seceda. Sa beauté m’est révélé et je la capture à travers cette photo. Un lieu unique qui s’associe à une émotion intense et crée par la combinaison de deux éléments: le solide et le vide. Frontière naturelle entre les cieux et la terre, il m’arrive de me demander lequel de ces deux mondes empiète sur l’autre. Cet instant me rempli le cœur mais me rend interrogatif. Serait ce donc cela la vrai beauté de la nature, et par extension de l’Homme? Une savante alchimie entre nos appuis fondamentaux et la subtilités de l’invisible, de nos croyances ?